Ce premier article de la série "Surfez le Tsunami Cloud" revient sur l’évolution vers le Cloud des éditeurs de logiciels, des ISVs (Independent Software Vendors).
Retour en 2007 : SaaS ?
En 2007, nous avons créé le Club Alliances pour aider des éditeurs de logiciels de gestion à
développer leur business SaaS (Software as a Service) ou SaaS Canada Dry* (logiciels hébergés).
A cette époque,
le SaaS était tout jeune en France :
- Salesforce.com n'était pas encore très connu sur le marché français.
- On parlait encore d’ASP (Application Service Provider) ou de sa version française, le FAH (Fournisseur d’Applications Hébergées).
- Aucun MSP (Managed Service Provider, hébergeur, infogéreur…) et aucun gros acteur IT n’articulait une quelconque stratégie Cloud.
- IBM lançait discrètement sa première initiative Cloud dénommée Blue Cloud, mais n’avait ni vraie proposition IaaS (Infrastructure as a sService), ni PaaS (Platform as a Service) pour éditeurs, ni offre de migration d’applications vers le SaaS.
Nous partagions expérience et expertise pour
promouvoir et délivrer des « Solutions as a Service »
Mais, en réalité:
- Très peu d’éditeurs français proposaient plus qu’une version hébergée de leurs applications client-serveur traditionnelles.
- Les quelques « SaaS Pure Players » que nous accueillions dans le Club Alliances (TalentSoft, RunMyProcess...) hébergeaient leurs applications SaaS sur des serveurs installés dans un datacenter IBM à Montpellier.
- Les serveurs étaient dédiés ou virtualisés, facturés parfois en mode opex, mais avec un engagement de plusieurs années et sans provisioning dynamique, ni self service.
- On ne parlait pas encore de plateformes Cloud IaaS ou PaaS.
Amazon est arrivé avec du IaaS
Je me souviens de l’entretien téléphonique que j’ai organisé entre le tout premier responsable d’AWS (Amazon Web Services) en Europe et les fondateurs de RunMyProcess
qui me pressaient de remplacer leur solution d’hébergement (voir
ci-dessus!) par un provisioning Cloud.
Comme IBM n’avait pas encore de plateforme IaaS/PaaS telle que SmartCloud Enterprise / SmartCloudApplication Services adaptée aux besoins des éditeurs SaaS, RunMyProcess
avait été « obligé » de lâcher son hébergement IBM pour mieux faire
coller sa plateforme IaaS (AWS donc) à son application SaaS en mode freemium.
Dès 2009, le SaaS avait gagné ses lettres de noblesse
Dès 2009, le SaaS avait gagné ses lettres de noblesse
Sur le marché
français :
- Plusieurs éditeurs historiques faisaient part dans les colloques et autres conférences de leur douloureuse marche vers le SaaS (financement, flux de revenu, rémunération des commerciaux, marketing, partenariats, hébergement...)
- Le mot Cloud commençait à poindre dans les conversations business de mes collègues IBM et de certains de nos partenaires.
- Mais beaucoup n'avaient aucune idée de ce que le Cloud représentait et certains prononçaient encore CLOU-D.
- Néanmoins, tant les offres Cloud d’IBM et de ses confrères que les programmes de partenariat Cloud commençaient à se développer
Avance rapide à fin 2012
Moins de 6 ans après le démarrage du Club Alliances et de son credo « Solutions as a Service » :
Moins de 6 ans après le démarrage du Club Alliances et de son credo « Solutions as a Service » :
- Plus personne dans la communauté des éditeurs, ni d’ailleurs dans l’écosystème IT en général, ne doute que le Cloud est désormais LE modèle de référence pour la mise à disposition de presque toutes les nouvelles applications et usages de l’IT, ERP y compris.
- IBM et tous les autres grands fournisseurs IT sont maintenant totalement investis dans le Cloud. Ils ont commencé par faire du Cloud Washing à tour de bras et continuent en acquérant des pure players pour compléter leur portefeuille d’offres Cloud.
- Les programmes de certifications Cloud fleurissent un peu partout.
- Sous la pression du Marketing IBM, j’ai moi-même dû faire évoluer le Club Alliances vers un Club Cloud des Partenaires pour réunir tous les nouveaux types de partenaires cloud (Cloud Builders, Cloud Infrastructure Providers, Cloud Resellers) au delà des éditeurs SaaS (Cloud Application Providers).
- Les éditeurs ont une vraie palette de solutions Cloud pour héberger leurs applications. Voici par exemple un tableau des offres d’hébergement proposées par IBM et par ses partenaires MSP (cliquez sur l'image pour mieux lire!).
2013 : Chaque éditeur peut choisir sa voie vers le Cloud...
Un éditeur se tournera vers l’une ou l’autre des solutions d’hébergement en
fonction de :
- Son niveau de maturité par rapport au SaaS et au Cloud : Les pure players du SaaS pourront continuer à opérer leurs propres infrastructures ou, le plus souvent, à exploiter les plateformes cloud proposées par des tiers spécialisés.
- Sa capacité à déployer ses applications sur le Cloud : Des éditeurs en migration vers le Cloud pourront bénéficier de IaaS ou de PaaS même si leurs logiciels ne sont pas eux-mêmes SaaS pour le moment.
- Son besoin de continuer à proposer des applications client-serveur traditionnelles : Poussés par leurs clients, les éditeurs doivent au minimum proposer des versions hébergées de leurs solutions. Si nécessaire, ils peuvent toujours demander à un MSP de les accueillir sur des plateformes dédiées ou mutualisées.
... et se focaliser
sur l'évolution de son business d'éditeur...
En s’appuyant sur
des MSP devenus Cloud InfrastructureProviders qui opérent les plateformes IaaS et PaaS dont
ils ont besoin, les éditeurs peuvent se concentrer et :
- Faire en sorte que les applications existantes deviennent « cloud enabled », c’est à dire soient capables d’exploiter intelligemment des plateformes IaaS ou PaaS.
- Développer et proposer de nouvelles applications « cloud native » ou « cloud centric »
- Régler les problèmes de financement de leur activité SaaS, de reconnaissance du revenu, de canaux de distribution, de marketing, etc...
- Intégrer la mobilité, le « social », le big data, etc... dans leurs solutions
- Réinventer leur Business plutôt que simplement repenser leur IT!
... en oubliant le Software pour délivrer des résultats business !
Avec le Cloud, la plupart des éditeurs, et notamment ceux qui s’adressent aux
LOBs (Line of Business, départements métiers) et/ou à des secteurs verticaux, peuvent
réinventer leur business et passer d’un modèle d’ISV (Independent Software Vendor) à la fourniture de Services Business avec :
- des données, contenus et informations utiles à leurs clients
- la mise à disposition de meilleures pratiques (venant entre autres de l’analyse de l’usage de leurs logiciels par leurs clients...)
- des ressources humaines fournies et facturées as a service,
- des services et solutions d’autres fournisseurs partenaires
En fournissant plus que du logiciel, fut il as a service,
ils deviennent des fournisseurs de BPaaS (Business Process as a Service) et aident leurs clients à obtenir des résultats business (businessoutcomes).
Dans les prochains articles « Surfez le Tsunami Cloud », nous observerons l’évolution vers le Cloud d’autres acteurs de l’écosystème IT:
- Les Intégrateurs d’infrastructures et les consultants deviennent des Cloud Builders
- Les MSPs industrialisent la fourniture de leurs services d’hébergement et d’infogérance Cloud
- Les VARs (Value Added Resellers) et les Grossistes deviennent des Cloud Brokers et des agrégateurs de services Cloud
- Les prestataires de services business exploitent le Cloud et déplacent les acteurs IT traditionnels en offrant des services BPaaS
+33
6 76 75 40 71